Interview Françoise Schmitt
Nous avons eu le plaisir d’interviewer Françoise Schmitt, fondatrice de Divinement Bon, cabinet de conseil et organisme de formation spécialisé dans la stratégie et le développement touristique durable.
Son parcours est très riche et marqué par de nombreuses expériences professionnelles. Elle a d’abord travaillé dans le domaine viticole, pour ensuite s’orienter vers le secteur touristique. Elle a débuté sa carrière en Ardèche, au sein de l’Union des Vignerons Ardéchois, dans une région déjà très touristique. Cette première expérience lui a permis de découvrir la richesse du terroir et de comprendre l’importance de sa valorisation.
Puis est arrivé l’un des projets majeurs de sa carrière, qui a entraîné de nombreuses évolutions. En effet, elle a contribué à la création du centre œnotouristique Néovinum, un espace de 1 500 m² accueillant environ 100 000 visiteurs par an. Elle y assurait principalement le développement commercial, la mise en tourisme et la promotion du site. Ce projet occupe une place symbolique dans son parcours, car c’est celui qui a déclenché chez elle une véritable réflexion autour de l’orientation vers le tourisme.
La question de changer de voie ne s’est finalement pas vraiment posée : elle avait une vraie volonté d’intégrer le secteur mais, elle ne se sentait pas totalement légitime. Pour y remédier, elle a réalisé une validation d’acquis, ce qui lui a permis d’obtenir un niveau équivalent à un Master 1 en tourisme, puis d’intégrer un Master 2 en marketing et management du tourisme à l’IAE Savoie Mont-Blanc.
Dans le cadre de cette formation, elle a effectué un stage de fin d’études de six mois à l’office de tourisme de Corrençon en Vercors, où elle a travaillé sur la diversification touristique dans un contexte de profondes mutations, notamment climatiques. Le thème du stage portait sur la valorisation de l’offre gastronomique et de l’art de vivre du territoire, en complément des activités de nature déjà présentes. Elle a conçu et piloté le 1er festival Slow Tourisme. Pour ensuite poursuivre avec un CDD en tant que directrice adjointe au sein de cette même structure, ce qui lui a permis d’avoir une vision complète du secteur.
Le slow tourisme : un cœur d’activité
Aujourd’hui, une notion est au cœur de l’offre proposée par son entreprise Divinement Bon : le slow tourisme.
Selon elle, la DGE (Direction Générale des Entreprises) en donne une définition très pertinente :
“L’art de voyager tout en prenant son temps, de s’imprégner pleinement de la nature qui nous entoure, de la richesse du patrimoine ; c’est privilégier les rencontres, savourer les plaisirs de la table, avec le souci du respect du territoire et de ses habitants.”
Pour Françoise Schmitt, le socle de tous les courants “slow”, c’est le respect : celui de l’environnement, bien sûr, mais aussi celui des humains.
Le slow tourisme permet ainsi de répondre aux défis du développement durable. Il incite à la préservation de l’environnement (éviter les lieux surfréquentés, préserver la faune et la flore), à l’achat local, et à privilégier les circuits courts. La crise du COVID-19 a renforcé cette tendance, en soulignant l’importance de repenser le tourisme pour qu’il soit à la fois plus durable et plus en phase avec les attentes des clientèles.
Une évolution des tendances... à valoriser localement
Les tendances actuelles s’accordent pleinement avec les principes du slow tourisme. De plus en plus, les individus ressentent le besoin de ralentir, de se déconnecter, de se ressourcer, de privilégier les rencontres et la convivialité.
Et ce sont les commerces locaux qui peuvent tirer profit de cette évolution, notamment en proposant des produits faits maison, de saison, et en mettant en avant leur savoir-faire.
Les projets futurs de Divinement Bon
Françoise Schmitt ne manque pas de projets pour l’avenir de Divinement Bon.
Dans un premier temps, elle souhaite continuer à développer l’offre de formation qu’elle propose, en lien avec ses spécialités : le slow tourisme, l’agritourisme, l’œnotourisme et le tourisme de savoir-faire. La formation représente déjà la moitié de son activité.
Elle ambitionne également de développer l’accompagnement d’entreprises, petites ou grandes, qui souhaitent s’ouvrir au tourisme mais n’en ont pas nécessairement le temps ni les compétences. Elle les aide à structurer des offres cohérentes, attractives et durables.
Pour rappel, les trois domaines clés de Françoise Schmitt sont :
- la formation à destination des professionnels,
- les missions de conseil,
- le coaching individuel.
Le touriste devient un consom’ACTEUR
Des requêtes très fortes avec un regard neuf
Que pensez-vous du terme “consomACTEUR” ?.
Sa réponse a été très claire :
« Dans le domaine du tourisme et du loisir, on est presque toujours acteur. On choisit quel service on souhaite consommer ».
Elle met en lumière une distinction essentielle : lorsqu’on est simple consommateur, on reste passif. Mais lorsqu’on devient « consomACTEUR », on est impliqué, engagé, on ressent des émotions, on participe pleinement à l’expérience.
Une phrase pour résumer son engagement
Enfin, s’il nous devions retenir une seule phrase pour résumer l’activité de Françoise Schmitt, ce serait probablement celle-ci :
« Accompagner les professionnels en faveur d’un tourisme plus humain, plus authentique et plus durable ».
Voilà ce qu’incarne Françoise Schmitt. Une professionnelle engagée, passionnée, avec une vision claire : accompagner les acteurs du tourisme vers une transformation nécessaire et vertueuse.
Autrice : Matisse Audin